Centre Ophtalmologique de la Gare à Lausanne

L’opération de la cataracte – journal 24H

La cataracte est d’abord une maladie liée à l’âge. «Tout comme la peau se ride avec les années, le cristallin s’opacifie et entraîne une baisse de la vue», explique le Dr François Majo. Heureusement cette partie vitale de l’œil – puisqu’elle est responsable, pour un tiers, du pouvoir de convergence de la lumière sur la rétine – peut être remplacée par un implant. L’opération de la cataracte est l’intervention la plus pratiquée dans le monde (près de 50?000 en Suisse chaque année).

«Grâce aux progrès des techniques opératoires et des lentilles, multifocales notamment, il est possible aujourd’hui, avec l’opération de la cataracte, de corriger dans le même temps les défauts de la vision», explique le Dr Majo. Ce dernier, privat-docent à l’UNIL, spécialiste en ophtalmologie et ophtalmochirurgie, sera l’un des trois orateurs de la prochaine conférence médicale organisée par 24 heures en partenariat avec le Groupe Hirslanden et la Clinique Bois-Cerf*. Avec ses deux collègues exerçant les mêmes spécialités, les Dr Philippe Othenin-Girard et Jean Vaudaux, il présentera un état des lieux sur les causes de la cataracte, son traitement chirurgical et l’utilisation associée des techniques de la chirurgie réfractive (qui corrige les défauts de vision).

«Le cristallin perd progressivement de sa transparence avec l’âge, il est donc difficile de prévenir l’apparition de la cataracte, affirme le Dr Majo. On sait néanmoins que le tabac et les rayons ultraviolets peuvent accélérer le processus. Un traumatisme ou certaines maladies aussi.» Une détérioration de la vision que l’on ne parvient plus à corriger avec des lunettes, une gêne visuelle ou encore le sentiment d’être ébloui par la lumière sont des signes pouvant évoquer une cataracte. «Lors de la consultation, l’ophtalmologue mesure la quantité de vision du patient, de près et de loin, puis il évalue, en l’interrogeant, la qualité de sa vision.» Une fois le diagnostic posé, l’intervention est programmée. «Généralement, comme la cataracte touche les deux yeux, ils sont opérés l’un après l’autre, à quinze jours d’intervalle.»

Une chirurgie délicate

Réalisée en mode ambulatoire, l’intervention dure dix à quinze minutes. «Après avoir dilaté la pupille, on incise la cornée à sa périphérie pour accéder au cristallin, le fractionner et retirer les morceaux. Une fois complètement enlevé, il est remplacé par une lentille artificielle.» Intervention de routine, la chirurgie de la cataracte reste délicate. «Comme lors d’une course de montagne, si on reste sur le chemin, c’est facile. Si on en sort, les situations deviennent rapidement très compliquées», explique le Dr Majo.

Les risques principaux, qui sont rares, comprennent une infection de l’œil, une lésion irréversible de la cornée, une déchirure du sac (la membrane qui contient le cristallin et sert à porter la lentille artificielle de remplacement) ou encore des inflammations pouvant générer un œdème de la rétine.

«Depuis quelques années, le chirurgien peut recourir à un laser guidé par un ordinateur. Appelé laser femtoseconde, il permet de réaliser avec une très grande précision et une grande reproductibilité les incisions dans la cornée et la fragmentation du cristallin.» Le laser n’est cependant pas systématiquement proposé.

L’assurance de base prend en charge l’intervention standard avec pose d’une lentille monofocale (environ 2500 fr.). L’utilisation d’un femtolaser (1500 fr.) et le choix d’une lentille multifocale (entre 1200 et 1800 fr.), qui permet, selon les cas, de corriger la vision de loin et de près, et de se passer ensuite complètement de lunettes, ne sont pas pris en charge. Les interventions sur la cornée destinées à corriger les défauts résiduels de la vision après une chirurgie de la cataracte ne le sont pas non plus.


Opération de la cataracte COG Lausanne
De g. à dr.: les docteurs Jean Vaudaux, François Majo et Philippe Othenin-Girard, tous trois spécialistes FMH en ophtalmologie et en ophtalmochirurgie. Image: PATRICK MARTIN

Publié dans

Publication du journal 24H

Œil/Etat des lieux avant une conférence sur l’intervention chirurgicale la plus pratiquée dans le monde. «La chirurgie de la cataracte en 2016, où en sommes-nous? Permet-elle de corriger les défauts de la vision?» Dr François Majo, Dr Philippe Othenin-Girard et Dr Jean Vaudaux. Mercredi 17 février, 20 h, Hôtel Alpha-Palmiers, Lausanne. Entrée libre. (24 heures)

Date de publication

Auteur(s)

Francine Brunschwig

Auteur au sein du COG

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